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L’Occident et l’imam pyromane

Editorial La Presse

 

L’imam qui a qualifié, lors d’un prêche, le «drapeau tricolore» de «drapeau satanique» qui n’a «aucune valeur auprès d’Allah» a été expulsé vers la Tunisie. Après avoir passé quarante ans en France. Ses cinq enfants sont nés dans l’Hexagone. L’on se rappelle subitement ses origines tunisiennes pour appliquer la loi immigration dans son cas. Notre propos n’est pas pour réveiller la controverse qui a accompagné le vote de cette loi qui foule aux pieds les principes élémentaires des droits de l’Homme tant vantés et portés par la France et qui a servi longtemps comme argument pour s’ingérer dans les affaires internes des autres pays du sud. Mais pour rappeler que quand plusieurs pays, dont la Tunisie, ont tiré la sonnette d’alarme sur l’extrémisme religieux violent et contre le terrorisme, l’Europe offrait le refuge à ces prédicateurs pyromanes et les protégeait au nom de la liberté de culte et la liberté d’expression.

Ainsi, n’ont-ils fait que nourrir dans les pays européens des personnes qui ne cessent de faire l’apologie du terrorisme, appellent au jihad, recrutent des kamikazes et apportent un soutien logistique aux attentats terroristes. Mais une fois qu’ils sont découverts ou commettent l’erreur  de franchir les lignes rouges, la première réaction est de les renvoyer dans leurs pays d’origine. Soit, ils nous envoient des personnes hautement dangereuses, car celles-ci représentent une menace sécuritaire pour leurs pays. Peu importe pour eux si de telles personnes représentent ou pas une menace pour les pays d’origine.

Et s’il arrive que la personne expulsée pour les motifs invoqués soit interpellée dans son pays de naissance, celle-ci sera considérée par l’Occident, une fois de plus, comme une « victime », faisant objet de « persécutions » à cause de sa religiosité ou de son appartenance islamiste. A cet effet, la Tunisie ne peut renier ses enfants, même ceux qui se sont égarés du droit chemin. Mais elle doit aussi prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses citoyens et prévenir tout risque ou menace terroriste.

La Tunisie est en train de gérer avec efficacité le dossier des « revenants des foyers de tension » et celui des migrants irréguliers, malgré les voix dissonantes qui s’élèvent en Occident, lesquelles, tout en déployant comme arsenal juridique et sécuritaire la protection de leurs nations, se livrent à des critiques virulentes contre les pays du sud quand ceux-ci font valoir le même droit. La Tunisie n’est pourtant pas à l’origine de la misère, des guerres et des tensions qui font fuir les Subsahariens de leurs pays, ni responsable de l’extrémisme des cheikhs pyromanes qui ont été élevés, protégés et qui ont prospéré en Europe.

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